De nombreuses personnes que je rencontre ou que j’accompagne en cabinet me disent vouloir tout contrôler et être « incapables de lâcher prise » : « J’aime bien tout contrôler…Cela me rassure », « Je me mets une pression énorme », « Je suis très perfectionniste…J’ai besoin de tout planifier» – « J’ai peur de ce que les autres vont penser de moi » – « Je ne peux pas me détendre, je suis toujours dans le contrôle » – « Je suis exigeant-e envers les autres et envers moi-même – « Je fais des crises d’angoisse car j’ai peur de ne pas être à la hauteur» – «J’ai du mal à laisser faire les autres » «Je ne peux pas lâcher prise… »

Le contrôle est une protection faite de comportements répétitifs et de schémas de pensées qui nous accompagnent parfois depuis de nombreuses années et nous donnent le sentiment de maîtriser notre environnement et plus largement notre vie. Ce sont des repères rassurants même s’ils ne nous conviennent pas ou plus. Il faudrait donc changer nos comportements ? Abandonner des habitudes ? Mais pour les remplacer par quoi ? Car abandonner le contrôle c’est souvent aller vers l’inconnu qui inquiète. Et ne pas contrôler est souvent assimilé dans notre inconscient à une faiblesse et à un sentiment de ne pas être à la hauteur. Alors pourquoi lâcher prise et surtout comment ?

  • Pour retrouver de la sérénité et de l’énergie car la perfection épuise. Vouloir tout contrôler est source d’une grande fatigue, de stress et d’angoisses à répétition. Source de frustration et de déception aussi car la perfection n’est jamais atteinte. Destructrice quelques fois car la confiance en soi est peu à peu abîmée et la relation aux autres peut devenir conflictuelle.
  • Le lâcher prise est aussi une voie vers l’accomplissement personnel car en acceptant de ne plus contrôler l’avenir on s’autorise à vivre pleinement l’instant présent, l’ici et maintenant. « Maintenant : un mot curieux pour exprimer tout un monde et toute une vie. » – Ernest Hemingway–
    Il ne s’agit pas de cesser de prévoir ou d’organiser ni d’être déchargé.e de toutes responsabilités passées ou futures. Le lâcher-prise n’est pas de la résignation mais simplement une prise de conscience de ses limites et une acceptation de soi.

Concrètement ! Comment je fais?

Le lâcher prise s’apprend et s’entretient avec douceur et bienveillance envers soi-même.

  • En respirant…Pour lâcher prise il faut créer un mouvement, envoyer une information à son corps. Des exercices de respiration adaptés permettent un relâchement musculaire qui
    nous libère de nos tensions et induit une détente psychique profonde.
  • En prenant du recul sur les évènements pour mieux définir mes priorités.
  • En écoutant ce que mon corps me dit pour (re)trouver mes valeurs profondes qui sont parfois malmenées ou qui changent au cours de la vie.
  • En me libérant de mes émotions négatives avec l’aide de mon corps et de ma respiration.
  • En m’exerçant à la pleine conscience pour vivre l’instant présent et me détacher des ruminations du passé et des projections futures.
  • En apprenant à me relaxer profondément par des exercices de visualisation ou en expérimentant une séance d’hypnose.

ET peut-être pourrions-nous comme y invite le philosophe Alexandre Jollien « Lâcher, même le lâcher prise ». Et si je commençais dès MAINTENANT en faisant ce petit exercice de respiration pendant 2 minutes…

Je respire
En me disant… « juste laisser faire. »
J’inspire par le nez lentement en imaginant un ballon qui se gonfle progressivement dans mon ventre.
Puis j’expire par le nez lentement et profondément jusqu’à ce que le ballon soit dégonflé.
Je peux poser une main sur mon ventre pour mieux sentir le mouvement.
Je ne gonfle que mon ventre, mes épaules restent basses.
Je peux fermer les yeux et me concentrer sur le mouvement de ma respiration.
Je le fais plusieurs fois de suite… « juste laisser faire ».