Notre cerveau possède des neurones miroirs qu’il utilise pour reproduire par mimétisme le comportement de l’autre. Pour favoriser les relations et la proximité sociales l’être humain imite le langage corporel, la posture, les expressions du visage ou la tonalité de la voix de ses semblables.
Nos neurones miroirs vont ainsi absorber inconsciemment les émotions rencontrées et les restituer. Par exemple la tristesse d’une personne proche va provoquer la même émotion dans notre cerveau et nos neurones miroirs vont imiter automatiquement son expression de tristesse.
Par contagion émotionnelle* on peut aussi ressentir de la tristesse en voyant sur un écran de télévision des inconnus qui souffrent ou bien de la peur en regardant des personnes qui courent un danger.
Les émotions négatives sont beaucoup plus contagieuses que les émotions positives et elles s’ancrent en nous plus durablement. Ce fonctionnement était très utile du temps de la préhistoire car la peur est garante de la survie de notre espèce. Dans nos vies quotidiennes, au 21ème siècle, la majorité de nos peurs ne sont pas liées à une cause réelle et nous nous inquiétons souvent pour rien!
Et à force d’être contaminés par des peurs et des angoisses inutiles, nous devenons irritables, nous sommes plus stressés, nous pouvons souffrir de troubles du sommeil, de modifications de notre comportement alimentaire, de maux de tête ou de ventre…
Un des facteurs de ce trop-plein émotionnel est l’hyperconnexion.
Grâce ou à cause des technologies de l’information nous vivons en direct, sans filtres et à haute dose toutes les émotions négatives qui pleuvent sur le monde et particulièrement en ce moment toutes les émotions négatives liées aux conséquences de la crise sanitaire.
Cette surinformation qui traverse nos vies et influence nos comportements est encore accentuée par le flux des réseaux sociaux qui nous met en lien 24 heures sur 24 avec des milliers d’individus et leurs pensées! Avec des groupes, des communautés… qui activent nos émotions en permanence.
Ces excès d’informations, la plupart du temps négatives, entraînent une perturbation émotionnelle générale source de mal être, d’angoisses, d’anxiété chronique et parfois de dépression. Car le cerveau, organe des émotions, est sollicité et influencé sans relâche.
SOLUTIONS
- Réguler l’information et donc son système émotionnel en limitant les sources d’émotions toxiques et en diminuant l’utilisation des réseaux sociaux.
- Se connecter à la nature autant que possible.
- Pratiquer des séances de sophrologie centrées sur le renforcement du positif pour relativiser les situations négatives, pour prendre du recul et pour apprendre à vivre pleinement le moment présent en développant nos pensées et nos attitudes positives.
- Et surtout entraîner notre cerveau à « apprendre à analyser ce qui se présente à soi et en tirer une expérience, utiliser son énergie positivement pour trouver ses solutions, voir les échecs comme des étapes avant la réussite plutôt que comme des fins, dépasser les traumatismes et aller de l’avant, notamment en interrompant, par de multiples processus, les trajectoires négatives du cerveau »**
Lectures
* Christophe Haag : La contagion émotionnelle
** Boris Cyrulnik et Gérard Jorland : Résilience